Hamid a 22 ans et il décide d'aller se faire sauter au milieu de ceux qu'il considère comme l'envahisseur.
Je suis né ici sur ce bord de méditérannée. Dans ce paradis ensoleillé. Palestine... Palestiiiine !
C'est ici que mon père, que mon grand père et tous ceux d'avant sont enterrés.
Dans la chair de ta terre, Palestine !
C'est dans la maison en ruines là-bas au milieu du champ d'oliviers.
C'est là que nous avons chanté, ri, dansé, vibré même comme les cordes de cette guitare manouche, pincées au cœur, cueillis comme des fleurs.
C'est là que nous avons pleuré aussi, pleuré.
Difficile d'expliquer pourquoi on est attaché à un endroit, jusqu'à ce qu'une armée débarque chez toi...
Au début, ils ont tirés en l'air : Ca faisait du bruit, c'était gentil.
Et puis après ils ont tué mon père, et puis mon oncle, et puis mon frère.
Ont fait brûler la maison, détruit jardins et plantations pour y installer leurs colons.
Nous, femmes et enfants déportés jusqu'à ce camp de réfugiés. Sales, froids, on y était entassés.
Seul au loin, le son de cette guitare tzigane me donnait encore la force de résister. La force... de respirer.
Mélodie des gens du voyage, musique des déracinés, elle m'a fait oublier le mal.
J'avais 10 ans, ça fait 12 ans et me voilà maintenant une bombe scotchée sur le bidon,
aspiré dans ce grand syphon. Liberté pour toi Palestine !
Je vais vous faire danser joyeux colons sur le son de mon canon.
Aujourd'hui je suis chef d'orchestre réglant ma note sur celle du temps.
Ce ton gitan sur lequel je virevolte encore...en joyeux papillon...
J'arrive, j'arrive frissonnant destin.
Tel un coup de symbale ponctuant les violons. yemma ! Palestine !
Tu me vois descendre de l'autocar au milieu de tous ces regards ?!
il y a mon coeur, il y a la peur, il y a ce son de guitare...
Anonyme passant je souris à l'enfant et puis au milieu de la rue je te vois belle inconnue :
C'est toi, je t'ai choisi. Vais-je te prendre par la taille et faire danser nos entrailles ?
J'entends d'ici les cris d'effrois déchirer le silence provoqué par ce doigt ...
il y a mon souffle qui s'accélère, manque d'oxygène.
Ton regard qui me fixe. Tu comprends. Ton sac qui tombe, la pomme qui roule.
Reculer ?! Il est trop tard petite.
Y'a mon doigt qui se crispe.
Puisqu'on ne peut vivre tous les deux... Crevons ensemble... Palestine !!!!!
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